L’hypnose et la douleur : mon passage de la kinésithérapie à l’hypnose médicale

Pendant des années, j’ai été kinésithérapeute. J’ai manipulé des corps, mobilisé des articulations, guidé des mouvements. Puis j’ai découvert l’hypnose médicale. Et j’ai compris que c’était là que je devais aller.

Aujourd’hui, je pratique quasi exclusivement l’hypnose. La kinésithérapie m’a formée, elle m’a donné une compréhension profonde du corps et de la douleur. Mais c’est l’hypnose qui me permet d’aller vraiment là où la douleur prend racine.

Pourquoi ce changement de cap ?

Ce n’est pas que la kinésithérapie ne fonctionnait pas. C’est que j’atteignais constamment les mêmes limites. Ces patients dont les examens étaient normaux mais qui souffraient toujours. Ces douleurs chroniques qui persistaient malgré des mois de rééducation impeccable. Ces corps tendus que mes mains ne parvenaient pas vraiment à apaiser.

J’ai compris que la douleur, surtout quand elle devient chronique, n’est plus seulement une affaire de tissus. Elle est devenue une expérience neurologique, émotionnelle, existentielle. Elle vit dans le cerveau autant que dans le corps. Et c’est précisément là que l’hypnose intervient.

Ce que ma formation de kiné m’apporte dans ma pratique de l’hypnose :

Même si je ne pratique quasiment plus la kinésithérapie, mon parcours reste ma force. Je comprends la biomécanique, les mécanismes physiologiques de la douleur, les compensations posturales. Je sais lire un corps, décoder ses tensions, comprendre ses déséquilibres.

Cette expertise me permet d’avoir une approche de l’hypnose profondément ancrée dans la réalité médicale. Je ne travaille pas sur des concepts abstraits. Je travaille sur des douleurs que je comprends dans leur dimension physique, et que j’accompagne dans leur dimension mentale et émotionnelle.

Quand un patient me parle de sa sciatique, de sa fibromyalgie ou de ses cervicalgies, je sais exactement de quoi il s’agit sur le plan anatomique. Mais je peux maintenant l’accompagner bien au-delà de ce que mes mains pouvaient faire.

L’hypnose face à la douleur : ce qui se passe vraiment

L’hypnose médicale n’a rien de magique. C’est un outil thérapeutique validé scientifiquement qui agit sur les mécanismes neurophysiologiques de la douleur. En état d’hypnose, le cerveau peut modifier sa façon de traiter les signaux douloureux, activer ses propres systèmes de régulation, réorganiser les circuits neuronaux de la douleur chronique.

Concrètement, je vois des patients qui arrivent avec des douleurs qui les limitent depuis des années. Ensemble, nous travaillons sur leur perception sensorielle, sur les émotions liées à la douleur, sur les croyances qui la maintiennent. Nous réapprenons au cerveau qu’il peut moduler, transformer, apaiser.

Certains retrouvent une mobilité qu’ils croyaient perdue. D’autres découvrent qu’ils peuvent enfin dormir, bouger, vivre sans que la douleur dicte chaque mouvement de leur journée.

Une approche globale de la personne qui souffre

Ma spécialisation en hypnose m’a permis d’approfondir ce que la kinésithérapie ne me permettait pas vraiment d’explorer : la dimension psycho-émotionnelle de la douleur.

Je peux maintenant accompagner les traumatismes qui maintiennent une douleur, le stress qui l’amplifie, l’anxiété qui crée des cercles vicieux, les peurs qui limitent le mouvement. Je peux travailler sur l’image corporelle, sur la relation que la personne entretient avec son corps, sur le sens qu’elle donne à sa souffrance.

Cette approche globale change tout. Je n’accompagne plus un symptôme. J’accompagne une personne dans toute sa complexité.

Redonner le contrôle

Ce qui me passionne profondément dans cette pratique, c’est le pouvoir que l’hypnose redonne au patient. Avec la kinésithérapie, j’agissais sur le corps du patient. Avec l’hypnose, je lui apprends à activer ses propres ressources internes.

L’auto-hypnose devient un outil quotidien. La personne n’est plus dépendante d’un thérapeute pour gérer sa douleur. Elle découvre qu’elle possède en elle des capacités de régulation, de transformation, d’apaisement.

Ce passage de la passivité à l’autonomie est souvent le tournant décisif dans le parcours de quelqu’un qui souffre depuis longtemps.

Un changement professionnel, une cohérence retrouvée

Quitter progressivement la kinésithérapie pour me spécialiser en hypnose n’a pas été un reniement. C’est une évolution naturelle, une réponse aux limites que je rencontrais, un alignement avec ce qui résonne vraiment en moi.

Mon parcours de kinésithérapeute reste le socle de ma pratique. Il me donne une légitimité, une compréhension corporelle que beaucoup d’hypnothérapeutes non professionnels de santé n’ont pas. Mais c’est l’hypnose qui me permet aujourd’hui d’accompagner vraiment la douleur dans toute sa profondeur, et bien au-delà.

La douleur chronique est complexe, multidimensionnelle, parfois mystérieuse. Elle mérite une approche qui va au-delà du corps, qui touche l’esprit, les émotions, l’histoire de la personne. C’est cette approche que je peux maintenant offrir pleinement, et c’est ce qui donne tout son sens à mon travail.

Si vous souffrez depuis longtemps, si vous avez l’impression d’avoir tout essayé, si votre douleur impacte votre qualité de vie au quotidien, sachez que l’hypnose médicale peut vous offrir des pistes nouvelles. Et peut-être, chemin faisant, bien plus encore.​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

Au-delà de la douleur : quand l’hypnose ouvre d’autres portes :

Ce qui est fascinant avec l’hypnose, c’est qu’une fois qu’on commence à travailler sur la douleur, d’autres possibilités émergent naturellement. Mes consultants viennent souvent pour une problématique douloureuse, et découvrent progressivement que l’hypnose peut les accompagner sur bien d’autres terrains de leur vie.

L’arrêt du tabac est l’une des demandes les plus fréquentes. Beaucoup de fumeurs ont tout essayé : patchs, substituts, volonté pure. L’hypnose travaille différemment. Elle agit sur les mécanismes inconscients de la dépendance, sur les automatismes ancrés depuis des années, sur le besoin émotionnel que la cigarette comble. Elle permet de se libérer sans sentiment de privation, en renforçant la motivation profonde et en transformant la relation au tabac.

Les troubles du comportement alimentaire représentent également un champ d’application majeur de l’hypnose. Qu’il s’agisse de compulsions alimentaires, de grignotages émotionnels, de perte de contrôle face à certains aliments, ou simplement d’une relation compliquée avec la nourriture et le poids, l’hypnose permet d’explorer les racines émotionnelles de ces comportements. Nous travaillons sur les compensations, les croyances limitantes, l’image corporelle, et nous réapprenons à écouter les vrais signaux du corps : la faim, la satiété, le plaisir alimentaire sans culpabilité.

La confiance et l’estime de soi sont souvent des thématiques qui émergent en cours de travail, parfois de manière inattendue. Des années de douleur chronique peuvent profondément entamer la confiance qu’on a en son corps, en ses capacités, en soi-même. Mais au-delà de ce contexte, beaucoup de personnes me consultent spécifiquement pour reconstruire leur estime personnelle, dépasser le syndrome de l’imposteur, oser s’affirmer, ou simplement retrouver cette voix intérieure bienveillante qui s’est tue depuis trop longtemps.

La préparation aux examens, concours et challenges est un autre domaine où l’hypnose excelle. Que ce soit pour gérer le stress avant une épreuve importante, améliorer la concentration et la mémorisation, dépasser la peur de l’échec ou optimiser ses performances, l’hypnose permet d’accéder à son plein potentiel. Je travaille avec des étudiants avant des examens cruciaux, des sportifs avant une compétition, des professionnels avant une présentation décisive. L’hypnose leur apprend à gérer leur état interne, à mobiliser leurs ressources au bon moment, à transformer le trac en énergie positive.

Ce qui relie toutes ces applications, c’est le même principe fondamental : l’hypnose vous reconnecte à vos ressources internes, à cette partie de vous qui sait, qui peut, qui est capable. Elle ne fait pas le travail à votre place. Elle lève simplement les obstacles inconscients qui vous empêchaient d’avancer.

Et si vous portez d’autres défis, d’autres aspirations, d’autres blocages que vous aimeriez dépasser, l’hypnose peut vous y accompagner aussi.

Parce qu’au fond, toutes ces problématiques ont un point commun : elles nous rappellent que nous avons en nous, déjà, les ressources pour aller mieux. Il suffit parfois d’un guide pour nous aider à les activer.​​​​​​​​​​​​​​​​

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